Pin’has 5779 – n°297

Rav Moshé Shternboukh

La Thora raconte dans la paracha de la semaine la récompense accordée à Pinhas, fils d’Elazar et petit-fils d’Aharon haCohen qui vengea l’honneur divin. En effet, à la fin de parachat Balak, le prince de la tribu de Shimon, Zimri Ben Salou, fauta gravement aux yeux de tous avec Kozbi Bat Tsour, une fille de Midyan.
Commença alors une grosse épidémie qui décima le Am Israël, en punition de leur silence devant ce ‘hilloul Hachem.

Pin’has se leva et tua les deux protagonistes, arrêtant ainsi la colère divine et sauvant le peuple juif de l’extermination. La Thora témoigne à ce sujet que Pin’has vengea Hachem parmi les Bné Israël.

Le Sforno s’interroge sur ce verset. En effet, pourquoi la Torah précise t-elle ‏que la vengeance s’opèra parmi les Bné Israël?

Le Sforno explique que la Thora insiste sur le fait que Pin’has agit aux yeux de tous, sans craindre pour sa vie qui était pourtant en danger, afin que le peuple se taise, réparant ainsi leur silence lors la faute de Zimri, lorsqu’ils ne protestèrent pas.

Le Rav Moshé Shternboukh explique selon ce Sforno le comportement des gens qui de nos jours se taisent et ne s’associent pas aux protestations contre les profanations du nom d’Hachem, malheureusement nombreuses.

On peut en effet les répartir en deux grandes catégories : ceux qui par principe ne veulent pas se mêler et pensent que c’est tant pis pour les juifs qui se rebellent contre Hachem, et ceux qui ne sont pas contre mais qui sont incapables de le faire eux-mêmes.

Comment savoir à quelle catégorie appartient une personne ?

Il suffit de voir sa réaction : si elle crie et s’oppose elle-même aux gens qui protestent, elle prouve qu’elle sait protester et qu’elle appartient donc à la première catégorie. Elle ne ressent pas de vraie douleur contre la profanation d’Hachem, mais est capable de s’opposer quand elle est vraiment intéressée. Par contre, si elle se tait également dans ce cas, c’est la preuve qu’elle ne sait pas protester.

Ainsi, quand le peuple a laissé Pin’has agir, ils ont prouvé qu’ils n’avaient pas réprimandé Zimri, non pas parce que la faute ne la dérangeait pas, mais plutôt parce que ça n’était pas dans leur nature. Ainsi, la colère d’Hachem s’apaisa.

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