9 av 5779 – n°298

Nous sommes actuellement dans les trois semaines de deuil marquant la destruction du Beth Hamikdash, lieu de résidence de la Présence Divine.

Les deux Temples furent détruits pendant cette sombre période propice à de nombreux malheurs.

La Guémara dans Yoma s’interroge sur la raison de la destruction et avance l’explication suivante. Le premier Temple fut détruit à cause des trois fautes majeures dont se rendirent coupables les Bné Israël, à savoir l’idolâtrie, le meurtre et les relations interdites. Par contre, la destruction du second Temple fut causée par la haine gratuite entre les Bné Israël, bien qu’ils avaient un niveau spirituel élevé. La Guémara apprend d’ailleurs de là que la haine gratuite est une faute extrêmement grave aux yeux d’Hachem, comme si on avait transgressé les trois péchés capitaux.

Pourtant, une autre Guémaradans Nédarim tente d’expliquer le verset de Jérémie qui prophétisa la destruction du Temple : « Pour quelle raison la Terre fut perdue [le Temple fut détruit] ? ». En effet, on posa cette question aux Sages, aux prophètes ainsi qu’aux anges célestes, mais ils étaient tous incapables de donner une réponse, puisque cette génération était à priori méritante, jusqu’à qu’Hachem Lui-même expliqua qu’ils avaient « abandonné sa Thora ».

Nous devons comprendre pourquoi la Guémara cherche une autre raison à la destruction du second Temple, puisque la première Guémara a déjà donné la cause : la haine gratuite !

L’explication est la suivante, en réalité la question de la Guémara est plus profonde. Comment une génération tellement remplie de Thora put-elle fauter de manière si grave ? Cette Thora était censée les protéger de cette haine gratuite ! Comment purent-ils chuter si bas ?

Ni les Sages,  ni les prophètes, ni les anges célestes n’avaient de réponse à cette question ! Hachem expliqua donc qu’ils avaient « abandonné la Thora » ! Cette réponse est à priori incompréhensible puisque la première Guémara témoigne qu’ils étudiaient la Thora, pratiquaient les mitsvot et faisaient du ‘héssèd! Notre Guémara explique qu’ils ne prononçaient pas la bénédiction avant l’étude de la Thora.

Rabénou Yona précise qu’ils étudiaient la Thora continuellement, mais qu’elle n’était pas importante à leurs yeux, à tel point qu’ils négligèrent sa bénédiction.

Comme les Sages nous l’enseignent, chaque génération qui n’a pas le mérite de voir la reconstruction du Beth Hamikdash est considérée comme s’il avait été détruit à son époque. Pourquoi donc ? Car même si nous avions le Temple, il aurait été détruit, car les mêmes fautes – raisons de la destruction – sont toujours présentes.

Pour arriver à la joie suprême du retour de la Présence Divine au Beth Hamikdash, notre travail est donc de s’améliorer sur l’amour inconditionnel de son prochain, et renforcer l’importance de la Thora dans la vie d’un juif. L’Homme ne doit pas négliger évidemment son étude mais il doit aussi avoir conscience qu’à chaque instant qu’il étudie, il permet au Monde de ne pas revenir au néant. Nous devons aussi prendre conscience que les personnes qui donnent leur vie pour l’étude de la Thora, souvent dans des conditions particulièrement précaires et difficiles, méritent notre soutien et notre grande admiration. Les femmes également devront essayer de renforcer leurs maris et leurs enfants en les envoyant étudier et soutenir la Thora, quand bien même leurs absences sont difficiles.

Ainsi, tous ensembles, nous aurons le mérite de voir le dévoilement du Mashia’h, la construction de Beth Hamikdash et le retour de la Chékhina à Tsion très vite de nos jours, pour pouvoir fêter dès cette année le 9 av en tant que Yom Tov ! Amen !

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