
La paracha Emor commence par la mitsva des Cohanim de ne pas se rendre impurs. La Torah nous écrit ainsi : “Hashem parla à Moshé et lui dit : parle אֱמֹר aux Cohanim, et dis-leur וְאָמַרְתָּ : Nul ne doit se rendre impur par un cadavre“.
Rachi commente l’apparente redondance : « Emor אֱמֹר (parle) Véamarta וְאָמַרְתָּ (et dis-leur) : c’est pour avertir les adultes au sujet des enfants », c’est-à-dire que les parents Cohen doivent prévenir également leurs enfants Cohen de ne pas se rendre impurs (bien que la Torah n’astreint pas d’habitude les enfants à pratiquer les mitsvot).
Il convient de relever que la Torah ordonne d’abord « Emor » parle-toi à toi-même, puis seulement ensuite « véamarta » tu parleras aux enfants. Ce n’est qu’après s’être parlé à soi-même, c’est-à-dire après avoir intériorisé et observé la Torah, qu’un homme peut réellement exhorter ses enfants à marcher sur la voie d’Hakadosh Baroukh Hou. S’il ne pratique pas lui-même correctement les mitsvot, il échouera à les éduquer. Même de brillants discours de moussar (morale juive) resteront vains, car l’essentiel de la formation réside dans ce que les enfants voient au quotidien : le comportement des parents influence infiniment plus que leurs paroles. Celui qui veut élever des fils érudits en Torah et vivant dans la sainteté, doit d’abord accomplir « Emor » – mener lui-même une vie de sainteté – et seulement ensuite « véamarta », avertir ses enfants.
Dans le même esprit, le Rav Moshé Shmouel Shapira s’étonnait : le verset ne mentionne pas explicitement qu’il s’agit des enfants. En réalité, la Torah ne donne pas ici une mitsva adressée aux enfants, mais impose aux adultes de pratiquer fidèlement la Torah et les mitsvot afin de former les jeunes. Lorsque le père observe scrupuleusement la Torah et sert de modèle vivant, l’impact positif sur le fils dépasse de loin tous les sermons ou reproches.
Voici un principe fondamental de l’éducation : certains parents pensent qu’il suffit d’inscrire leurs enfants dans la meilleure école, mais la clef de l’éducation reste la conduite des parents à la maison. Quand les enfants voient leurs parents vigilants dans les mitsvot, même dans les détails du quotidien, cela laisse sur leurs âmes une impression profonde et fait naître en eux le désir d’être semblables à leurs parents.