Bo 5785 – n°446

Dans notre paracha, la Thora nous donne la mitsva des téfilines : « Et il sera pour un signe sur ta main et pour des phylactères entre tes yeux ».
Il est bien connu ce que dit la Guémara dans Menahot (36a) : “Lorsqu’il met les téfilines, il met d’abord celles de la main et ensuite celles de la tête, et lorsqu’il les retire, il retire d’abord celles de la tête et ensuite celles de la main“. La guémara tire cet enseignement de notre verset : “Elles seront des téfilines entre tes yeux : tant qu’elles seront entre tes yeux, elles seront deux”, ce qui signifie que l’on doit toujours mettre les téfilines de la main en premier, et ensuite celles de la tête.

Il semble qu’il y ait ici un grand symbole. En effet, le Maharal de Prague explique que les téfilines de la main font allusion à l’aspect pratique de l’accomplissement des mitsvot, celui qui se fait concrètement avec la main, tandis que les téfilines de la tête font référence à l’intention de la mitsva, qui doit être dans la tête.

C’est pourquoi, il est dit que « tant qu’elles seront entre tes yeux, elles seront deux » : cela signifie que les téfilines de la tête ne sont valables que lorsqu’elles sont accompagnées de celles de la main. En effet, tant que l’on n’accomplit pas la mitsva concrètement, l’intention seule n’a aucune valeur, car comment la mitsva serait-elle acceptée uniquement par l’intention, sans que l’accomplissement concret et pratique de la mitsva ne soit réalisé ?

En revanche, les téfilines de la main, qui représentent l’acte de la mitsva, sont valables même sans les téfilines de la tête, car l’intention et les pensées n’empêchent pas l’accomplissement de la mitsva (exceptée l’intention principale de réaliser la volonté et l’ordre d’Hakadosh Baroukh Hou, mais les autres intentions supplémentaires qui viennent ajouter de la piété ne sont pas nécessaires pour accomplir la mitsva).

Cela explique également pourquoi les téfilines de la main sont fabriquées en un seul boîtier, tandis que celles de la tête sont divisées en quatre compartiments.

Dans l’accomplissement concret de la mitsva, chaque juif est égal et a l’obligation de suivre la halakha telle qu’elle est écrite dans le Shoul’han Aroukh; c’est pourquoi les téfilines de la main, qui symbolisent l’action de la mitsva, sont fabriquées dans un seul boîtier pour symboliser l’unité de tout Israël sur ce point. Mais en ce qui concerne l’intention, chaque individu est différent selon ses capacités spirituelles, c’est pourquoi les téfilines de la tête, qui font allusion à l’intention, sont divisées en quatre compartiments.

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