Vayichla’h 5777 – n°216

Le Rav de Brisk

Dans notre paracha, Yaakov se prépare à sa rencontre avec son frère Essav.

A propos du verset « עם לבן גרתי – j’ai vécu avec Lavan », Rachi nous enseigne : « עם לבן גרתי ותרי”ג מצוות שמרתי – Bien que j’ai vécu (גרתי) avec Lavan [le mécréant], j’ai continué à accomplir les 613 (תרי”ג a comme valeur numérique 613) mitsvot ».

Comment notre ancêtre Yaakov Avinou, qui a vécu 20 ans chez un tel racha, a réussi à ne pas être du tout influencé ? Nous savons bien que l’Homme est influencé par chaque parole qu’il entend, par chaque vision qu’il regarde … Cet énorme mécréant que fut Lavan ne le laissait sans doute pas prier,  ni prononcer les bénédictions comme il se doit etc… Il devait au contraire essayer de le convaincre à servir ses idoles !

Notre maître le Rav de Brisk donne l’explication suivante. Il relie ce verset avec le suivant : « ויהי לי שור וחמור » dont le sens littéral est « J’avais des vaches et des ânes ». En réalité, Yaakov Avinou fait allusion ici à la manière qui l’a protégé des mauvaises influences de Lavan. Il faut comprendre le verset au sens figuré : « ויהי לי שור וחמור – Il fut à mes yeux comme une vache ou un âne ». De la même façon que si un Homme reste 20 ans dans une étable au contact de vaches ne fera jamais « meuhh », ainsi Yaakov méprisait tellement ce mécréant de Lavan et ne le considérait pas du tout ! Il ne pouvait donc pas être influencé !

A l’inverse, comment Lavan n’a pas esquissé la moindre tchouva au contact de Yaakov Avinou pendant 20 ans ? Certains ont rencontré notre maître le ‘Hafets ‘Haïm une seule fois et cela leur a changé leur vie à jamais !

Le Rav Feldman répond que si on demandait à une vache son avis sur le ‘Hafets ‘Haïm, elle répondrait que c’est 60 kg de chair et d’os ! C’est pareil pour Lavan : il était tellement déconnecté de Yaakov qu’il n’avait aucune chance d’être influencé dans la bonne voie à son contact !

Nous apprenons de là à quel point il est important de se protéger des mauvaises influences extérieures en connaissant les dangers qui nous entourent. Pour ne pas y succomber, nous devons tout simplement ne pas considérer du tout les porteurs de ces mauvaises influences, et ce, même s’ils ont quelques qualités, auquel cas, ce serait la première faille dans la muraille protectrice de nos foyers.

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