La paracha de la semaine débute par les interdits propres aux Cohanim eu égard à leur statut. La Thora enseigne : “קדושים יהיו לאלקיהם ולא יחללו שם אלקיהם – Ils doivent rester saints pour leur D.ieu, et ne pas profaner le Nom de leur D.ieu“.
L’ordre de ce verset nous interroge : à priori il eut été plus judicieux d’écrire d’abord l’interdiction de profaner le Nom Divin, et seulement après la mitsva de se sanctifier, puisqu’être saint est un niveau plus élevé !
C’est d’ailleurs ainsi que David haMélèkh dit dans Tehilim : “סוּר מֵרָע, וַעֲשֵׂה-טוֹב – éloigne-toi du mal et fais le bien” !
Le Rav Moshé Shternboukh explique qu’au contraire, après qu’un Homme se soit élevé au rang de “saint”, la Thora l’enjoint de ne pas profaner le Nom d’Hashem. Pourquoi ? Car à ce moment-là, il est observé par ceux qui l’entourent et apprennent de son comportement. Il doit donc s’efforcer de respecter le statut que le regard des autres lui confère et de ne pas négliger même la plus petite mitsva ! Nous voyons celà dans la guémara de Yoma qui essaye de donner des exemples de profanation du Nom Divin. Elle cite Rabbi Yo’hanan affirmant que s’il marche dans la rue 2 mètres sans téfilin sur sa tête et sans dire de mot de Thora, il profane le Nom Divin !
Il est évident que ceci est valable même pour quelqu’un qui est considéré comme un érudit par son entourage, même s’il ne l’est pas vraiment ! Ce statut qu’on lui donne l’astreint à avoir un comportement différent !
Pour illustrer cet enseignement, on peut citer l’histoire de notre maître le ‘Hafets ‘Haïm qui encore jeune fut malade à tel point qu’il ne pouvait étudier. Il craignait de profaner le Nom d’Hashem si les passants le virent assis sans étudier. Il demanda donc l’autorisation à Rav Israël Salanter de laisser une guémara ouverte devant lui, afin qu’on pense qu’il étudiait. Le Rav lui permit et trancha que ce n’était pas considéré comme les tromper !