Béhar Bé’houkotaï 5780 -n°322

Notre maître le ‘Hafets ‘Haïm

Nous terminons cette semaine le ‘houmach Vayikra par les deux dernières parachot Béhar et Bé’houkotaï.

Dans cette dernière, nous lisons le passage des « tokha’hot – remontrances » où Hakadosh Baroukh Hou promet 45 malédictions (klalote) les unes pires que les autres à celui qui rh’’l n’accomplira pas la volonté divine, et tout particulièrement à celui qui ménagera ses efforts dans l’étude de la Thora.

La Guémara dans Méguila enseigne qu’il est interdit de s’interrompre au milieu de ce passage. C’est donc la même personne qui doit monter au Séfèr Thora pour lire ces malédictions. Pour édicter cette règle, les Sages se sont appuyés du verset des Proverbes : « ne rejette pas les remontrances d’Hachem, ne t’insurge pas contre Sa réprimande ». En effet, si un Homme venait à s’interrompre au milieu de cette paracha, cela aurait été perçu comme s’il s’insurgeait contre la réprimande divine.

Quelle est donc la signification de ces klalote ?

Le Biour Halakha rapporte que par superstition ou par peur d’être atteintes, certaines communautés avaient carrément l’habitude de ne pas lire dans le Sefer Thora lors des Chabat Bé’houkotaï et Ki Tavo. Mis à part qu’ils annulent volontairement le décret très ancien de Moshé Rabénou de lire la Thora en public, le ‘Hafets ‘Haïm ne comprend pas un tel usage. Est-ce qu’en annulant la lecture des remontrances et en ne voulant pas regarder la vérité en face, ne s’appliquent-elles plus à eux et ne les concernent-elles plus ? Au contraire ! Il développe une parabole pour comprendre ce comportement absurde !

Un homme est averti par ses amis de ne pas emprunter tel chemin, truffé de pièges et de trous. Nonobstant leurs avertissements, il prit la route en prétextant que même s’il tombait dans l’un des trous, ils ne moqueront pas de lui, puisqu’il marcha avec un masque opaque sur les yeux, l’empêchant de détecter les pièges. Nous comprenons évidement qu’au contraire, plus il ferme les yeux, plus il se causera des dégâts et tout le monde se moquera de lui !

Nous voyons donc l’importance que les Sages accordent aux remontrances, encore plus lorsqu’elles proviennent d’Hakadosh Baroukh Hou. Malheureusement, la nature de l’Homme tend à repousser la personne qui viendrait lui faire des reproches, fermant ainsi les yeux sur ses propres défauts et empêchant une introspection impérative pour parfaire ses midot !

Sachons saisir l’occasion de nous parfaire, et au contraire, remercions ceux qui mettent à nu nos défaut. Quand bien même leur intention d’origine n’était pas louable, retenons ce qui nous concerne, et élevons-nous !

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