Noa’h 5782 – n°361

Rav ‘Haim de Brisk

La paracha de la semaine raconte longuement le déluge qui frappa l’humanité, et dont Noa’h et sa famille furent sauvés.

En construisant cette fameuse arche, Noa’h survécut, accompagné d’un dernier échantillon de l’humanité : sa famille proche et les différentes espèces animales nécessaires à repeupler le monde.

Lorsqi’Hachem ordonna à Noa’h de construire cette Téva, Il lui précisa qu’il devait absolument prévoir une fenêtre ”tsohar”, afin de laisser passer la lumière.

On sait que de nombreux miracles eurent lieu pendant les mois du Déluge. Noa’h et sa famille durent notamment alimenter des milliers d’animaux jour et nuit ! Pourquoi Hashem n’ajouta pas un autre miracle en donnant de la lumière sans avoir besoin de construire une fenêtre ? En quoi fut-il indispensable que Noa’h la construise de ses propres mains ?

On peut répondre à cette question avec l’histoire suivante. Pendant la première guerre mondiale, la femme de notre maître le ‘Hafets ‘Haïm se réveilla au milieu de la nuit et découvrit son mari en train de dormir à même le sol au salon. Elle l’interrogea sur cette démarche et le rav répondit : “comment puis-je dormir sur un lit et un matelas confortable pendant que des dizaines de milliers de mes frères sont au combat dans les tranchées ou sur les routes en pleine fuite ?”.

A la même période, un incendie dévasta une grande partie de la ville de Brisk. Bien qu’il ne fut pas directement touché, notre maître Rav ‘Haïm de Brisk décida alors de dormir sur un banc à la synagogue, pour s’associer aux malheurs de ses frères.

Ainsi, Hashem voulut enseigner à Noa’h que bien que l’Humanité sera décimée, il ne pouvait pas fermer les yeux et ignorer le malheur des autres hommes, mais il fallait s’associer à leurs souffrances !

De nos jours, on a parfois du mal à répondre positivement à toutes les sollicitations et les mains tendues. Mais nous avons quand même le devoir de ressentir leurs douleurs. De la même façon que tout le corps de l’Homme souffre lorsqu’il se blesse à la main ou au pied, quand un Ben Israël souffre, c’est tout le peuple qui souffre avec lui !

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