Ki Tetsé 5777 – n°236

Le Rav de Brisk

Notre paracha se termine par la guerre que mena Amalek contre le peuple d’Israël, après qu’il soit sorti d’Egypte. Suite à cet incident, nous avons reçu un ordre éternel de le combattre et de le faire disparaître de la surface de la Terre.

Pourquoi la Thora nous a t-elle ordonné d’exterminer ce peuple ? D’autres (Midyan, Moav …) ont aussi combattu Israël, sans pour autant voir figurer dans la Thora un devoir d’extermination !

Le véritable problème d’Amalek est écrit dans notre paracha : “il n’avait pas la crainte de D.ieu“. Cependant, nous devons comprendre comment cela s’est matérialisé.

Notre maître le Rav de Brisk répond en se basant sur une guémara très connue, qui explique la différence entre un ganav et un gazlan. Les deux sont des voleurs mais le ganav agit en cachette la nuit, alors que le gazlan n’a pas peur de voler en plein jour, aux yeux de tous. Juridiquement, le premier devra payer un kéfèl, c’est-à-dire le double du montant de son vol, alors que le second ne devra que restituer son vol.

La guémara explique donc que le gazlan ne craint ni l’Homme ni Hachem, puisqu’il agit aux yeux de tous, alors que le ganav craint l’Homme, mais pas Hachem puisqu’en agissant en cachette, il prouve qu’il ne se protège que de l’œil humain.

A priori, le statut du gazlan devrait être pire que celui du ganav, puisqu’il ne craint personne (ni Hachem, ni l’Homme !). Pourquoi donc punir plus durement le ganav, en le condamnant à payer en double ?

Le Rav de Brisk donne l’explication suivante. Le gazlan ne réfléchit pas, et fonce la tête baissée aux yeux de tous, alors que le ganav prend le temps de s’interroger et de planifier son larcin le plus discrètement possible. Si le ganav est capable de faire de tels comptes et qu’il n’inclut pas dans Hachem dans son compte, cela prouve qu’il s’en fiche complètement de Lui (rh”l).

Ainsi, Amalek réfléchit au meilleur moment pour attaquer le Am Israël, à la sortie de l’esclavage d’Egypte, lorsque le peuple était “fatigué et à bout de forces“. Israël ne le menaçait pas comme il aurait pu le faire pour les autres peuples avant d’entrer en Erets Israël.

C’est pour cela qu’on a le devoir de l’exterminer.

On apprend de ce ‘hidoush qu’il est très important de ne pas faire de calculs dans la Avodat Hachem (service divin). Cela se retournerait contre nous. Il faut plutôt Le servir de toutes nos forces, de tout notre coeur et de tous nos moyens pour être certains que cela ne se retourne pas contre nous.

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