Dans la paracha Vayigash, on assiste au dévoilement de Yossef auprès de ses frères.
La Thora, pourtant habituellement peu encline à s’étendre dans des récits, s’allonge ici longuement depuis plusieurs paracha dans le récit de Yossef.
En analysant bien cette histoire, on se rend compte que Yossef fit tout pour donner à ses frères des indices sur son identité, sans succès. Dans notre paracha, un véritable affrontement verbal avec Yéhouda les entraîna à reconnaître leurs fautes, jusqu’à qu’ils avouèrent : « nous sommes coupables, de ne pas avoir entendu les supplications de notre frère [au moment où ils l’avaient jeté dans le puits] ». En étudiant ce verset, on se rend compte qu’ils ne regrettèrent que leur manque d’empathie, mais en aucun cas d’avoir voulu le tuer et de l’avoir jeté dans un puits rempli de serpents et scorpions !
De plus, en arrivant en Egypte, les frères, qui avaient pourtant entendu les rêves de Yossef où tous se prosternaient devant lui, ne pensèrent pas à le chercher au palais royal, mais plutôt dans des endroits des plus méprisables !
Quand Yossef les assit à table selon leur ordre de naissance, aucun d’entre eux n’eut même un instant une hésitation ! Ils préférèrent se convaincre que Yossef n’était qu’un prophète égyptien ! Ce fut de même lorsque Yossef se mit à crier « Yossef ! Yossef ! » dans tous les sens, bien qu’à ce moment, il n’y avait presque plus de doute à ce sujet.
Comment expliquer un tel aveuglement, qui plus est, concernant les tribus d’Israël ?!
La réponse est simple. Au moment où ils eurent identifié Yossef, ils auraient dû reconnaître leur culpabilité ! C’est la chose la plus compliqué pour l’Homme ! Même quand on lui montre son erreur sous ses yeux, il usera inconsciemment de toutes sortes de justifications pour apprécier la situation à son avantage. L’Homme préfère s’aveugler que reconnaître ses torts !
Comme le Midrash le souligne : « Malheur à nous lors du jour du jugement et de la réprimande ! Yossef était le plus petit des tribus, et lorsqu’il prononça les mots ‘‘je suis Yossef’’, ils ne purent pas se tenir devant lui. A plus forte raison quand Hakadosh Baroukh Hou se dévoilera à la fin des temps … ».
Nous voyons à quel point nous avons du mal à reconnaître nos erreurs. Puissions-nous nous introspecter, recevoir les réprimandes, nous repentir et ainsi se préparer au mieux au Grand Jugement de la fin des temps !