Vayékhi 5774 – n°81

Nous lisons cette semaine la parachat Vayékhi, la dernière du livre Béréchit.

A cette occasion, on apprend qu’avant de décéder, Yaakov demanda à son fils Yossef de ne pas le laisser en Egypte, mais de l’enterrer en Eretz Israël, au caveau des Patriarches à Hévron. Yossef Hatsadik lui confirma qu’il accomplirait sa volonté. Malgré la confirmation de son fils, Yaakov Avinou lui demanda de lui promettre via un serment qu’il le ferait bien comme annoncé. Yossef acquiesça et prononça le serment, s’engageant ainsi à enterrer son père en Eretz Israël.

Une question évidente se pose à nous : pourquoi Yaakov Avinou demanda à son fils de s’engager via un serment ? La promesse qu’il lui fit auparavant n’avait-elle pas de valeur à ses yeux ? Yossef fut-il suspecté de ne pas tenir ses engagements, quand bien même ils étaient envers son père ?

Le Ramban explique qu’il est évident que chez Yossef, comme chez les tsadikim, une parole a une valeur très forte, et il n’y aurait pas eu à craindre qu’il ne tienne pas ses engagements. Mais Yaakov le fit jurer afin de l’engager de façon encore plus forte : si pour quelle raison que ce soit il ne pourrait l’enterrer à Hévron, il transgressera alors outre la volonté de son père, l’engagement solennel via son serment qu’il avait pris envers son père.

Un engagement est toujours plus fort avec un serment, même chez Yossef haTsadik !

Le Rav Itshak Ezrahi, Roch Yechivat Mir, tire de là une grande leçon : chacun d’entre nous a la devoir de s’imposer des obligations qui le contraindront, au moment où le Yetser hara l’attaquera, à respecter ses engagements, justement grâce aux obligations qu’il s’est astreint.

Ainsi, les derniers mauvais décrets du gouvernement contre ceux qui étudient la Thora ont ainsi cette force : ils les contraignent à se renforcer et à étudier de façon encore plus intense, même dans la prison dans laquelle ils ont été jetés. Avec ces nouveaux sacrifices, Hachem sans aucun doute annulera la guzéra.

Ceci est valable pour l’étude de la Thora (par exemple, étudier avec une havrouta plutôt que seul, payer son enseignant, … ce qui le forcera à ne pas s’absenter même une seule fois), pour la prière (laisser ses téfilin à la synagogue pour être contraint de se réveiller à l’heure et d’y aller, changer de place à la synagogue pour s’imposer de ne plus discuter, …), et plus généralement dans l’accomplissement de toutes les mitsvot.

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