Térouma 5785 – n°448

La paracha de la semaine traite de la construction du Mishkan. Il est écrit : “Parle aux Bné Israël et qu’ils prennent pour Moi une offrande“.

Le Baal HaTourim, au nom du Midrash, explique que les mots “Parle aux Bné Israël” signifie ici de le faire avec des paroles d’apaisement. En effet, puisqu’il y avait un manque à gagner (une perte financière) impliqué dans cette offrande, Moshé Rabénou a dû les apaiser.

Il ressort des propos de nos Sages que Moshé Rabénou devait apaiser le Am Israël et l’inciter à accomplir la mitsva, afin qu’il ne souffre pas de la perte financière liée au don destiné au Mishkan.

Cependant, cela mérite réflexion, car le Am Israël était alors très riche . La Guémara nous enseigne qu’aucun Ben Israël ne se soit retrouvé sans 90 ânes libyens chargés d’argent et d’or d’Égypte. De plus, leur foi était très forte, puisqu’ils avaient vu de nombreux miracles et merveilles depuis la sortie d’Égypte et dans le désert. Dès lors, pourquoi était-il nécessaire de “les apaiser” et de leur parler avec insistance ? À première vue, cette perte financière aurait dû leur paraître insignifiante.

En réalité, il semble qu’ils n’avaient pas besoin d’être incités à faire un don, mais plutôt d’être encouragés à donner “pour Moi — pour Mon Nom”, ainsi que l’explique Rachi. Il fallait qu’ils donnent avec une intention pure, en comprenant qu’ils ne donnaient rien de leur propre bien, mais uniquement la part appartenant à Hashem. C’est là un niveau spirituel très élevé, et c’est pour cette raison que Moshé Rabénou a dû les apaiser et les éveiller à cette conscience. Quant à l’expression “manque à gagner” utilisée par nos Sages, elle souligne qu’aussitôt que l’on touche à l’argent d’une personne, il est extrêmement difficile de vraiment ressentir que cet argent ne nous appartient pas en propre, qu’il est celui d’Hashem et qu’en vérité on ne perd rien. 

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