Dans la parachat Trouma, la Thora commence par l’ordre divin à Moché Rabénou de demander aux Bné Israël de donner de l’argent pour la construction du Mishkan, ce sanctuaire où devait résider la présence divine.
Le Baal HaTourim explique qu’Hachem précisa à Moshé Rabénou qu’il devait s’adresser aux Bné Israël en utilisant un langage attendrissant pour les convaincre. En effet, puisqu’ils devaient faire un don, il était nécessaire de les persuader de se séparer de leur argent …
En réfléchissant à la question, comment est-ce possible que les Bné Israël furent réticents de donner un petit peu d’argent pour la construction du Mishkan ? On parle ici de la génération du désert qui venait de voir les égyptiens punis par les 10 plaies, de sortir d’Egypte, de traverser la Mer Rouge et de recevoir la Thora de la bouche d’Hakadosh Baroukh Hou ! De plus, ils vécurent l’accomplissement de la promesse divine de sortir d’Egypte avec de grandes richesses, au point que les Sages nous enseignent que chaque Ben Israël possédait 80 ânes chargés d’or, d’argent et de bijoux ! Ils n’avaient pas non plus les soucis d’argent qui nous accompagnent au quotidien. Ils n’achetaient ni nourriture, ni boissons, ni chaussures, ni vêtements, n’avaient de frais d’électricité pour se chauffer en hiver ni pour se refroidir en été … Quelle était donc l’épreuve de donner un peu d’argent (qu’ils avaient reçu d’Hachem) pour construire le Sanctuaire ?
La question est encore plus forte quand on sait que le Mishkan avait pour but de les pardonner de la faute du Veau d’Or et de ramener sur eux la Présence Divine, source de toutes les bénédictions ! Ainsi, donner pour la construction du Mishkan relevait de leur propre intérêt !
Rabénou le Rav Guershon Liebmann apprend de cet épisode à quel point la Thora saisit la psychologie la plus profonde de l’Homme. Aucun niveau spirituel, aussi grand soit-il, ne peut être acquis facilement. Il est nécessaire de faire de nombreux efforts, de sacrifier de sa personne, et cela, même si c’est pour son propre bien ! En effet, la nature et notre dépendance au monde matériel empêchent et freinent au maximum notre évolution spirituelle ! Pour y arriver, il faut donc se montrer attendrissant, parler gentiment, étudier du moussar (morale juive), et peut-être espérer alors en récolter les fruits.
Chacun d’entre nous doit donc s’efforcer de rejeter toutes les embûches nous empêchant de progresser dans la Avodat Hashem : la recherche des honneurs, les mauvaises midot, les plaisirs superflus … et nous aurons ainsi le mérite de nous rapprocher encore plus ‘Hakadosh Baroukh Hou.