Réé 5776 – n°208

Le Hafets Haïm
Le Hafets Haïm

La paracha Réé nous enseigne la mitsva de donner la Tsédaka aux pauvres de notre communauté. Il  est écrit : « נתון תתן לו ואל ירע הלבבך בתתך לו – donner, tu lui donneras, et tu n’auras pas mal au cœur quand tu lui donneras ».

Pourquoi la Thora a-t-elle doublé l’ordre de donner ? Le Sfat Emèt explique que quand on veut donner la Tsédaka, le yetsér hara nous attaque et endurcit notre cœur en nous convaincant que nous perdons de l’argent ! Ainsi, la Thora nous donne un conseil : donne en deux fois de l’argent ! Tout d’abord, il faut mettre de côté l’argent réservé à la tsédaka, même s’il reste chez nous. Ensuite, lorsqu’un pauvre nous demandera de l’aide, le yestèr hara n’aura plus la force de nous convaincre que l’aider nous appauvrira, puisque nous donnerons de l’argent déjà prélevé !

Notre maître le ‘Hafets ‘Haïm reçut la visite d’une personne âgée, qui sentait que son heure arrivait. Il annonça au Rav qu’il avait décidé de léguer un tiers de sa fortune à la Yéchiva de Radin, et les deux autres tiers à ses deux autres fils. Le Rav lui fit part de son mécontentement. Le donateur fut surpris, car il s’agissait là d’une somme déjà très conséquente !

Le Rav lui expliqua en détails sa pensée : « tes fils se sont malheureusement très éloignés de la Thora et des mitsvot, et l’argent que tu t’apprêtes à leur léguer ne contribuera ni à soutenir l’étude de la Thora, ni à aider les pauvres ni à renforcer l’Honneur divin dans le monde. Quand tu quitteras ce monde, tu ne prendras pas ta fortune avec toi, mais quand tu présenteras dans le Ciel devant le Tribunal Divin et qu’ils te demanderont ce que tu as fait avec la richesse qu’Hachem t’a donnée, la seule pièce que tu pourras présenter pour ta défense sera ton don à la Yéchiva ! Tu as la possibilité de prendre avec toi encore d’autres pièces pour ta défense, et tu préfères les gaspiller et les distribuer à des personnes qui ont tourné le dos à Hachem, quand bien même ce serait tes enfants ! ».

Nous apprenons de là qu’à chaque fois qu’on donne pour une Yéchiva, un Kollel, des pauvres, des orphelins, nous ne nous débarrassons pas de notre argent, mais au contraire, nous les prenons de manière éternelle !

Quand on a 100 shekels dans la poche et que nous en donnons 20 à un pauvre, il ne nous reste pas 80 shekels, mais bien 20 shekels ! Ils seront à jamais associé à notre âme et nous accompagneront jusqu’au Monde Futur.

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