A priori, on peut comprendre le pourquoi de l’interdiction de supprimer des mitsvot de la Thora. Mais en quoi est-ce donc répréhensible d’ajouter des commandements ? Si je veux me rapprocher d’Hakadosh Baroukh Hou en mettant 5 parchemins dans mes Téfilin (au lieu de 4) ou prendre 5 espèces avec le Loulav à Soukkot (au lieu de 4), il n’y aurait à priori rien de condamnable, puisque l’intention est de servir Hachem !
Pour expliquer cela, le Maguid de Douvna donne la parabole suivante.
Un homme avait l’habitude d’emprunter à son voisin des ustensiles, et les lui rendait en double quantité. Il prenait une cuillère, en rendait deux, une casserole, en rendait deux … Quand le voisin lui demanda la raison de cette multiplication, il répondit humblement et tout naturellement : “La cuillère que tu m’as prêté est tombée enceinte et a accouché d’une autre cuillère”. Le lendemain, il vint vers son voisin et lui demanda qu’il lui prête un beau chandelier en argent à l’occasion d’une fête familiale. Le voisin, tout heureux à l’idée de récupérer deux chandeliers, s’empressa de lui amener. Quelques jours passèrent et il ne ramena même pas un chandelier. Le prêteur s’empressa alors de le questionner et il lui répondit : “Je suis vraiment navré ! Ton chandelier a attrapé un virus et est décédé”. Le voisin s’énerva et lui dit : “Pourquoi te moques-tu de moi ? Est-ce possible qu’un bout de métal meurt ?”. Notre homme lui répondit calmement : “Quelqu’un a t-il déjà entendu qu’une cuillère enfanta ? Et si hier, lorsque je te rendis en double, tu m’as cru qu’un ustensile peut se reproduire, tu dois aussi me croire qu’il peut mourir“.
Le Maguid de Douvna conclut que c’est pour cela qu’Hachem a interdit d’ajouter des mitsvot : s’Il l’avait permis, on aurait pu aussi croire qu’on puisse en retirer.