Matot 5781 – n°355

La paracha de la semaine raconte comment les tribus de Gad et de Réouven demandèrent à Moshé Rabénou d’hériter des terres à l’est du Jourdain plutôt que des terres d’Erets Israël qui leur étaient dédiées !

Moshé Rabénou s’énerva en invoquant le fait qu’ils se désolidarisèrent ainsi de leurs frères et abandonnèrent la sainteté d’Erets Israël. Il employa des mots très forts : “Ainsi firent vos ancêtres [les Explorateurs] … ils explorèrent le pays; puis ils découragèrent les Bné Israël … ce jour-là, la colère d’Hashem s’alluma … Et maintenant, vous marchez sur les traces de vos ancêtres, descendance de pécheurs, pour ajouter encore à la colère de Dieu contre Israël!

On peut s’interroger pourquoi ces deux tribus ne rassurèrent pas immédiatement Moshé Rabénou en précisant qu’ils comptaient bien évidemment participer aux guerres de conquêtes d’Erets Israël avec leurs frères. Ils attendirent même les 7 années supplémentaires du partage de la Terre avant de prendre possession de la Terre. Pourquoi donc laissèrent-ils Moshé Rabénou s’énerver contre eux, sans mot dire ?

Nous pouvons répondre à cette interrogation par l’histoire suivante. Le premier Admour de Gour le ‘Hidoushé Harim avait 12 enfants qui sont tous morts jeunes les un après les autres. Il ne lui resta comme descendance qu’un seul petit-fils : le Sfat Emet, à qui incomberait la lourde de tâche de diriger la ‘Hassidout. Alors qu’il était encore jeune, il passa la nuit à étudier, et au petit matin, s’assoupit pour prendre quelques forces avant de prier. Le Rav arriva à la synagogue et vit son “héritier” dormir. Il le réveilla et le sermonna sérieusement en lui précisant qu’ainsi, il ne pourra jamais diriger le peuple ! Le jeune garçon écouta les réprimandes sans mot dire. Ses amis l’interrogèrent : “Pourquoi n’as-tu pas expliquer à ton grand-père que tu as étudié toute la nuit ?” Il répondit : “J’ai appris ça de la tribu de Gad et Réouven qui ne répondirent rien à Moshé Rabénou. Seulement après la réprimande, ils lui dirent anahnou né’halets ‘houchim – nous irons combattre [avec nos frères]“.

Le jeune Sfat Emèt voulait en réalité aussi apprendre et écouter une réprimande de son grand-père, qui est aussi un enseignement important à avoir pour la vie. Sachons écouter les remontrances de nos aînés, qui nous guideront dans la bonne voie !

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