Nous sommes entrés de plein pied dans le mois d’Elloul, propice à la Téchouva et au retour aux sources.
Rabénou Yona de Gironde, décisionnaire de l’époque médiéval, explique dans son phénoménal ouvrage Chaaré Tshouva que celui qui tarde à se repentir verra sa punition s’aggraver, car il ne saisit pas l’opportunité d’effacer sa faute qu’Hachem lui a offert.
Rabénou Yona illustre cela par la célèbre parabole d’un groupe de prisonniers qui creusèrent un tunnel depuis leur cellule. Tous s’enfuirent sauf un. Le gardien arriva et vit qu’ils avaient tous disparu sauf un, et le frappa à la tête en s’exprimant : « idiot ! Le tunnel est là devant toi, pourquoi ne t’es-tu pas enfui ? ».
Ainsi, Hakadosh Baroukh Hou a prévu un refuge vers lequel se tourner après nos erreurs. Si nous ne l’utilisons pas, nous sommes tel l’idiot de la parabole qui ne s’enfuit pas par le tunnel !
Cependant, nous devons comprendre mieux cet exemple. Pourquoi le garde frappa le prisonnier ? A priori, il est très honnête puisqu’il n’osa pas agir de manière illégale.
En réalité, ceux qui s’enfuirent prouvèrent que la détention était une grande souffrance, et il y a fort à parier qu’ils feront en sorte de ne pas y retourner sous aucun prétexte. A l’inverse, le dernier prisonnier resta car il s’accoutumait bien de l’environnement carcéral, et n’était pas vraiment intéressé par revoir le monde extérieur. Ainsi, le gardien, constatant que sa vie était paisible et ne ressentait pas la dimension punitive de la prison, le frappa pour le faire souffrir et lui faire prendre conscience qu’il n’était pas en prison pour rien !
C’est exactement comme ça qu’agit Hachem avec nous. Si nous ne nous enfuyons pas vers la voie du repentir que nous a réservée Hakadosh Baroukh Hou, cela signifie que nous ne sommes pas conscients de la gravité de notre situation ! Il nous enverra alors hasvé shalom d’autres épreuves et souffrances afin de nous contraindre à nous rapprocher de Lui.
Sachons saisir dès maintenant l’opportunité qui se présente, et ainsi arriver pur au Jugement de Rosh Hashana.