La paracha de la semaine est celle des sept premières plaies qui se sont abattues sur les Egyptiens et Pharaon, qui refusait de libérer le peuple juif. La dernière plaie de notre paracha est le barad, cette grêle qui frappa tout ce qui était dans le champ, des récoltes aux arbres, des animaux aux hommes.
Pharaon, déjà bien touché par les six premières plaies, reconnût enfin son erreur et avouait à Moché et Aharon : « Hachem est le Juste [dans Son jugement] et moi et mon peuple sommes les mécréants ». Il les supplia d’intercéder envers Hakadosh Baroukh Hou afin qu’Il arrête ce déluge de grêle mélangée au feu, et promit de libérer le Am Israël. Moché s’exécuta et la plaie s’arrêta. Quand Pharaon vit que la grêle avait cessé, il endurcit son cœur et ne libéra pas le peuple juif.
Rabénou Bé‘hayé explique que les mécréants s’inclinent lorsqu’une épreuve les fait souffrir. Mais dès qu’elle passe, ils reprennent immédiatement leurs esprits et retournent dans le mauvais chemin.
En outre, les Sages enseignent qu’Hachem a enlevé à Pharaon la possibilité de faire téchouva (repentance). Une question se pose donc : il n’avait pas de libre arbitre et pourquoi donc a-t-il été puni ? Il faut en fait comprendre qu’il n’a pas fauté à cause de son yetsèr hara (mauvais penchant) qui le poussait à transgresser la parole divine, mais plutôt car il l’amenait de lui-même sur lui !
Le Maguid de Kélèm avait l’habitude de raconter cette parabole. Un jour, il rencontra au Bet Hamidrach un homme très pressé, qui courait d’une place à l’autre. Il était très actif et ne s’interrompait jamais. Le lendemain, il le croisa à l’entrée de la ville, assis dans un café en train de siroter tranquillement un soda. Il lui demanda pourquoi hier il était hyperactif, et aujourd’hui il perdait son temps de la sorte. L’homme lui répondit : « Je suis le yétser hara. Au Bet Hamidrach, les gens étudient la Thora et font des mitsvot, et j’ai donc beaucoup de travail pour les en empêcher, mais ici, les gens n’ont même pas besoin de moi pour fauter. D’eux-mêmes, ils s’écartent d’Hachem sans que je n’aie même besoin de les provoquer ! ».
Dans cette période terrible que nous vivons actuellement, où chacun d’entre nous est touché, nous nous devons de suivre l’enseignement de Rabénou Bé‘hayé et profiter de l’épreuve pour se renforcer dans la foi en Hachem, et surtout ne pas se comporter comme les mécréants qui retournent fauter dès l’épreuve oubliée. En appuyant sur un retour aux sources juives que sont l’étude la Thora et la pratique des mitsvot, nous prouverons à Hakadosh Baroukh Hou que nous avons pris des bonnes résolutions et qu’Il n’a désormais plus besoin de nous envoyer de telles épreuves pour nous réveiller.