Pin’has 5777- n°234

Le Rav de Brisk

La paracha raconte le fameux épisode lors duquel Pin’has tua Zimri, le prince d’Israël qui fauta publiquement. Hakadosh Baroukh Hou le récompensa en lui donnant la Kéhouna, le Pontificat. Désormais, c’est donc Pin’has et sa descendance qui seront Cohen de génération en génération.

Quel fut donc son mérite lui offrant une si grande récompense ?

Dans la Thora, Hachem dit que Pin’has « a vengé Son honneur parmi eux ». Une question se pose : pourquoi la Thora a-t-elle précisé que la vengeance a eu lieu parmi les Bné Israël ? C’est évident !

Le Rav de Brisk explique que la halakha énonçant que « les intransigeants et zélés (קנאים) tueront celui qui a un rapport avec une goya » ne s’applique qu’en public, mais en privé, ils n’ont pas le droit de le tuer ! Ainsi, la Thora précise que Pin’has a vengé l’honneur divin parmi les Bné Israël, et a donc agi de manière permise.

Le Sforno donne une autre explication. Pin’has agit volontairement en public, afin que le peuple voit et ne proteste pas. Ainsi, ceci pardonna leur faute qui était d’avoir vu Zimri fauté devant tout le peuple, sans que quiconque ne le réprimande, et, « qui ne dit mot consent » …

Le Rav Shternboukh commente le Sforno ainsi : il existe deux catégories de personnes qui ne réprimandent jamais. Il y a ceux qui préfèrent ne pas se mélanger aux fauteurs, et les laissent donc agir comme bon leur semble. D’autres pensent qu’il faut les réprimander, mais qu’ils n’en ont pas la force. Comment savoir à quelle catégorie une personne appartient ? Il suffit de regarder au moment où d’autres interviennent pour réprimander les fauteurs. Va-t-elle les laisser faire ou, au contraire, s’y opposer ? Si elle s’y oppose, cela prouve qu’elle a la force de réprimander, et donc lorsqu’elle ne le fait pas, c’est la preuve qu’elle soutient les fauteurs !

C’est exactement ce que nous enseigne le Sforno : quand le peuple vit Pin’has vengé l’honneur divin et ne le réprimanda pas, ils prouvèrent que l’absence de réprimande envers Zimri n’était pas un consentement, mais au contraire, une preuve que leurs natures les poussaient à ne réprimander quiconque. Ainsi, la colère divine s’apaisa et quitta le Am Israël.

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