Ki Tissa 5779 – n°289

Le Rav Yossef ‘Haïm Sitruk

L’épisode central de la paracha Ki Tissa est la faute du Veau d’Or. Après avoir vécu la grande délivrance de l’asservissement en Egypte, vu les dix plaies et traversé la Mer Rouge, et surtout quelques jours après avoir participé au grand dévoilement divin lors du Don de la Thora, les Bné Israël donnèrent l’or qu’ils avaient reçu d’Hachem pour le fondre dans le feu et en faire une idole. Hachem décida alors d’exterminer le peuple, mais Moshé le convint de ne punir que ceux qui avaient participé.

Cette faute, incompréhensible à nos yeux vu notre niveau à des années-lumière de cette génération, ne peut évidemment pas être jugée mais nous pouvons en tirer des enseignements importants pour notre quotidien.

Les Sages nous enseignent que chaque malheur que nous vivons est composé en partie d’une punition pour cette faute. Ainsi, nous devons saisir le reproche adressé, encore plus au vu de l’enseignement selon lequel nous (nos âmes) étions tous présents lors du don de la Thora, et par voie de conséquence également lors du Veau d’Or.

Contrairement à ce que nous pouvons penser, le reproche principal ne fut pas l’idolâtrie. Le Sforno apprend des versets qu’Hachem ne voulut pas anéantir le peuple pour la faute de l’idolâtrie, mais parce qu’il était « am kéché orèf – un peuple entêté », qui n’accepte pas les remontrances ; ainsi, il n’y avait aucune possibilité qu’il fasse téchouva et se repentisse. Dans cette configuration, Hachem préféra l’exterminer.

Notre maître le Rav Sitruk avait l’habitude dire que les juifs avaient la nuque dure, car ils se retournent toujours pour voir si leurs prochains assis derrière eux sont mieux lotis !

Nous pouvons en tout cas apprendre d’ici à quel point l’entêtement est un mauvais trait de caractère. La vraie force de l’homme est plutôt d’écouter les remontrances et d’en tirer les leçons pour s’améliorer. Quand un proche vient nous sermonner, nous réagissons habituellement de manière agressive en pensant qu’il veut notre mal et qu’il devrait plutôt se mêler de lui-même. Cette réaction provient en réalité du fait que nous ne voulons pas faire d’effort pour nous améliorer et préférons rester dans notre train-train quotidien. La Thora nous enseigne au contraire qu’il faut l’écouter ! Nous devons donc plutôt le remercier, car grâce à lui nous pourrons servir mieux Hakadosh Baroukh Hou.

Canalisons donc notre entêtement dans la Avodat Hachem, en combattant le yetser hara sans faiblir, malgré ses nombreuses attaques récurrentes.

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