
Dans la paracha de la semaine, la Torah nous enseigne la mitsva de Hak’hèl : « À la fin de sept années, au temps de l’année de la Chémita, lors de la fête de Souccot… tu liras cette Torah devant tout Israël à leurs oreilles, afin qu’ils entendent et qu’ils apprennent, et qu’ils craignent Hashem ».
Notre maître Rashi explique : ce rassemblement du Hak’hèl avait lieu au début de la huitième année, immédiatement après la Chémita, après une année entière où les Bné Israël n’avaient pas travaillé leurs champs.
Mais on peut approfondir encore : pourquoi précisément à ce moment de reprise de la vie agricole fallait-il ce rappel solennel ? Il aurait été plus opportun de fixer ce rassemblement au début de l’année de Chémita, lorsque les Bné Israël étaient entièrement disponibles pour l’étude et l’élévation spirituelle. Ils étaient alors plus enclins à renforcer leur attachement à la Torah et leur yirat shamayim.
Notre maître le Rav Moshé Shternboukh enseigne que la Torah a voulu prévenir un danger spirituel. Quand un homme sort du Beit Hamidrach et retourne travailler la terre, absorbé par ses préoccupations matérielles et ses revenus, il risque de se laisser détourner du service divin. C’est pour cela que la Torah a ordonné que, dès ce moment, tout le peuple – hommes, femmes et enfants – soit rassemblé à Jérusalem pour écouter la lecture publique de la Torah par le roi. Ainsi, chacun repartirait vers son champ et son métier en gardant une conscience claire que tout travail matériel n’est qu’un moyen au service de la Torah, et que la vraie finalité est de rester attaché à Hakadosh Baroukh Hou.
C’est une leçon valable aussi pour chaque génération. Même ceux qui travaillent de longues heures pour leur parnassa doivent fixer des temps réguliers d’étude de Torah et se souvenir que leur monde spirituel prime sur tout. Comme disent nos Sages (Shabbat 31a) : « Celui qui n’a pas préparé le repas la veille de Shabbat, que mangera-t-il le jour de Shabbat ? » — c’est-à-dire : celui qui n’a pas préparé son monde spirituel pendant sa vie terrestre, que trouvera-t-il dans le monde futur ?
La mitsva de Hak’hèl vient donc nous rappeler que même au milieu des occupations matérielles, l’homme doit garder son cœur et son temps tournés vers la Torah et la avodat Hashem.