
La parachat Réé commence par le verset offrant aux Bné Israël deux voies : la bénédiction et la malédiction. Il est écrit : « La bénédiction : si vous écoutez les commandements d’Hashem votre D.ieu ».
Notre maître le Or Ha’haïm haKadosh donne un commentaire phénoménal : « L’expression “Et la bénédiction : si vous écoutez” vient souligner qu’en plus de la bénédiction qui découle naturellement de la voie d’Hashem, il existe un autre bien immense : c’est le fait même d’écouter, d’entendre les paroles de Torah. Car l’étude de la Torah procure un plaisir sublime qui fait vivre l’âme, comme le dit le verset : “Écoutez, et votre âme vivra”. Celui qui ressent la douceur de la Torah sait au plus profond de lui-même qu’il doit exprimer une immense gratitude pour un tel don, et qu’il serait inconcevable de réclamer encore un salaire pour cela. »
Le Rav Yé’hezkèl Avramski se demanda comment il pourrait recevoir une récompense dans le monde futur pour son étude de la Torah, alors qu’il avait déjà goûté à une telle jouissance en l’étudiant de son vivant. Mais il répondit à sa propre question : Hakadosh Baroukh Hou lui donnerait malgré tout une récompense, non pas pour le plaisir ressenti, mais pour avoir étudié la Torah comme la Torah d’Hashem, et non comme une sagesse intellectuelle parmi d’autres.
C’est ce qu’expliquent le Gaon de Vilna à propos de la Michna dans Avot : « Le salaire d’une mitsva, c’est la mitsva elle-même » : en réalité, la récompense d’une mitsva réside déjà dans l’accomplissement de la mitsva elle-même. Car il n’existe ni plaisir, ni joie, ni bonheur comparables à celui de pouvoir servir le Roi des rois.
Imaginons : même les anges ne peuvent sanctifier le Nom divin à tout moment ; certains n’ont ce mérite qu’une fois tous les plusieurs dizaines d’années, d’autres encore moins souvent.
Et nous, les Bné Israël, avons le privilège inouï de sanctifier Son Nom, d’étudier Sa Torah sainte et d’accomplir Sa volonté à chaque instant de notre vie.
Voilà le plus grand bonheur possible dans ce monde. En vérité, nous n’aurions nul besoin de rétribution supplémentaire, puisque la mitsva elle-même est la plus belle récompense.
Mais, dans Son immense bonté et Sa grande miséricorde, Hashem nous accorde malgré tout une récompense pour nos mitsvot, bien que l’acte même d’accomplir Sa volonté soit déjà une récompense infinie.