Vayéra 5777 – n°213

 

Rav Yaakov Galinski
Le Steipeler

La paracha nous enseigne comment Avraham Avinou, fatigué et malade au troisième jour de sa Brit Mila, s’efforça encore d’aller accueillir des passants pour les inviter à se reposer et à déjeuner chez lui. Trois anges déguisés en passants arabes arrivèrent, et Avraham leur servit un beau plat de viande accompagné d’un verre de lait. Cette formidable mitsva de « hakhnassat or’him – הכנסת אורחים » lui conféra le statut de « עמוד החסד – pilier de la bonté », qui accompagne depuis le peuple juif.

Le Midrash nous apprend que lors du Don de la Thora, les anges réclamèrent eux aussi le droit à recevoir la Thora. Hakadosh Baroukh Hou refusa, arguant qu’ils étaient impropres à recevoir la Thora, vu qu’ils avaient consommé du lait et de la viande chez Avraham Avinou.

Une question se pose : il est écrit trois fois dans la Thora « tu ne cuiras pas le chevreau dans le lait de sa mère ». La Guémara apprend de cette répétition que la Thora nous a donné trois interdits :

  1. Cuire du lait avec de la viande (même sans les consommer)
  2. Consommer un mélange de lait et de viande qui ont cuit ensemble (même si la cuisson a été effectuée par une tierce personne)
  3. Profiter d’un tel mélange, par exemple le vendre à un goy

Nous voyons donc que la Thora n’interdit pas de consommer simultanément du lait et de la viande s’ils n’ont pas cuit ensemble (bien qu’il existe bien sûr une grave interdiction d’ordre rabbinique). Pourquoi donc Hachem a-t-il refusé de donner la Thora aux anges, vu qu’ils ne l’ont pas transgressée !?!

Notre maître le Steipeler répond que puisque les anges sont constitués de feu, le lait qu’ils ont bu a immédiatement cuit avec la viande, ce qui est bien interdit !

A notre niveau, comme l’enseigne l’Admour de Satmar, nous voyons comment nous pouvons perdre beaucoup de grandes choses avec une simple action, comme les anges qui ont perdu le droit  à recevoir la Thora pour un unique repas consommé mille ans plus tôt !

Ceci nous impose donc de faire attention à nos faits et gestes, afin de ne pas ‘halila perdre tout en un instant !

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