Michpatim 5776 – n°180

bet-haleviLa paracha de la semaine ouvre par les lois relatives aux serviteurs. Il est écrit : « quand tu acquerra un serviteur juif, il travaillera six ans, et la septième année, il retrouvera sa liberté ». La haftara de la semaine, tirée du prophète Jérémie, précise à quel moment les Bné Israël ont reçu cette mitsva. Il est dit : « Ainsi s’exprima Hachem : j’ai fixé Mon alliance avec vos ancêtres le jour où ils sont sortis d’Egypte du pays d’esclavage, en leur disant : à la fin de sept années, vous renverrez vos frères après qu’ils vous aient servis six ans ».

Nous apprenons donc que la mitsva de libérer les serviteurs juifs la septième année a été donnée par Hakadosh Baroukh Hou le jour de la sortie d’Egypte ! Elle a été par la suite répétée au Har Sinaï lors du don de la Thora.

Pourquoi Hachem a-t-il avancé cette mitsva et ne l’a pas ordonné avec toutes les autres mitsvot au Sinaï ?

Le Rav ‘Haïm Shmoulevitz explique qu’Hachem voulait montrer aux Bné Israël quelle était la joie et le sentiment pour un serviteur d’être affranchi ! C’était donc le moment idéal pour leur donner cette mitsva difficile à accomplir. En effet, après avoir acquis un serviteur à prix fort, en avoir profité pendant six ans, il faut le libérer non seulement sans contrepartie financière, mais également en le couvrant de cadeaux ! Il fallait donc ancrer en eux la partie émotionnelle au moment même où ils en profitèrent !

Pour illustrer cette idée, citons cette célèbre histoire. Le Beth haLévi était chargé de récolter de l’argent pour le distribuer aux nécessiteux afin qu’ils puissent chauffer un minimum leur maison pendant l’hiver, très rude en Europe. Il se dirigea vers un célèbre riche qui refusait régulièrement d’apporter sa contribution. Après avoir cogné à sa porte, le riche homme ouvra et invita avec respect le Rav à entrer chez lui pour discuter. Le Beth haLévi refusa poliment en arguant qu’il n’en avait que pour un cours instant, et qu’il n’allait pas le déranger jusqu’à chez lui. Quelques longues minutes passèrent, et l’hôte commençait à souffrir du froid. Il renouvela son invitation à entrer mais le Rav répéta qu’il n’en avait que pour quelques instants. Au bout de quelques interminables minutes, le riche homme supplia le Rav de rentrer, car le froid l’avait littéralement congelé ! A ce moment, le Beth haLévi s’exclama : « maintenant tu as compris exactement ce que ressentent tes frères démunis et tu comprends l’urgence de ma venue ! ». Immédiatement, l’homme ouvra son cœur et fit un très gros don pour aider de nombreuses familles !

Laisser un commentaire