Matot 5778 – n°268

Rav Haïm Shmoulevtiz

“ויקצוף משה על פקודי החיל – Moche se mit en colère contre les officiers de l’armée“.

Le Midrash Rabba explique qu‘à 3 reprises Moshé Rabénou se mit en colère et il oublia la halakha:

  • lorsque certains Bné Israël gardèrent de la Manne jusqu’au Chabat matin
  • dans la paracha de cette semaine (Matot) lors de la guerre contre Midyan lorsque les Bné Israël ne tuèrent pas les femmes midyanites
  • lors de la mort tragique de Nadav et Avihou.

La conséquence de ces 3 épisodes fut que Moshé Rabénou oublia la halakha relative à cet évènement qu’il devait enseigner aux Bné Israël.

Nos sages nous enseignent les méfaits de la colère :

  • Rabba fils de Rav Houna dit: “celui qui se met en colère, même la Chekhina (présence divine) n’est pas importante à ses yeux”.
  • Rav Yirmaya de difti enseigne qu’un tel homme oublie ce qu’il a étudié et augmente sa stupidité.
  • Rav Nahman bar Ytshak dit: “les fautes du coléreux sont plus nombreuses que ses mérites”.
  • Rabbi Yéhouda dit: “Celui qui se met en colère est sous l’emprise de toutes de sortes de Gehinom”.
  • Rèsh Lakish nous enseigne qu’un homme intelligent qui se met en colère oublie sa sagesse.
  • Rav Mani bar Patich dit : “même si un tel homme était destiné par Hachem à occuper une fonction importante, il la perdra”.

Revenons à notre paracha. Concernant la guerre contre Midyan, la colère de Moshé Rabénou était justifiée, puisqu’ils laissèrent vivre les femmes ; en effet ces dernières étaient responsables de la faute des Bné Israël comme nous l’avons vu dans la paracha de la semaine dernière (Pin’has). Le but de la guerre était de venger l’honneur d’Hachem. Le fait d’avoir laissé les femmes vivantes était une erreur : les Bné Israël ramenèrent avec eux une embuche dans leur camp.

De même, la colère de Moshé à propos de la Manne était justifiable: la Manne était un don du Ciel et il était interdit d’en conserver pour le lendemain; or certains Bné Israël transgressèrent ce commandement.

Lorsque Moshé se mit en colère sur Elazar et Itamar, sa colère est également compréhensible.

Même si Moshé Rabénou était un Tsadik, il oublia des halakhot !

Le Rav ‘Haim Shmoulevitz dans son livre Si’hot Moussar écrit que l’on apprend des enseignements de nos Sages que nous avons cité plus haut que la colère est une très mauvaise mida (trait de caractère).

Pour ne pas être coléreux, nous devons étudier les paroles de nos Sages et les intérioriser. Toutefois, cela ne suffit pas. En effet, la nature de l’Homme est de justifier ses excès de colère, cela provient du fait que la colère influence négativement le jugement d’un homme sur un fait.

Nous avons vu que les Sages nous apprennent que même une colère justifiée fait perdre à l’Homme ses bonnes midot et lui fait perdre de sa valeur ! Le fait d’oublier ce qu’il a étudié n’est pas une punition à cause de sa colère mais un phénomène naturel : la colère “brule” l’intelligence du coléreux !
C’est la raison pour laquelle il n’y a pas de différence si elle est justifiée ou non.

Rav Eliyahou Lopian ne réprimandait jamais ses enfants immédiatement lorsqu’ils faisaient une bêtise. Il craignait de le faire sous l’emprise de la colère. Il patientait jusqu’à ce qu’il soit certain de ne pas avoir le moindre soupçon de colère avant de leur faire une remarque. Un jour, l’un de ses enfants fit une grande bêtise et il attendit 2 semaines avant de le réprimander pour être sur de ne pas le faire sous l’emprise de la colère !!

Puissions-nous nous renforcer et travailler ce point, qui nous pénalise tant dans ce monde-ci que dans le monde futur !

[Tiré du Rav Nathanel Rein]

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