‘Houkat 5777 – n°233

La parachat ‘Houkat décrit l’épisode de « Mé mériva », les eaux de la discorde. Après le décès de Myriam, par le mérite de qui les Bné Israël avaient de l’eau dans le désert, ils invectivèrent Moshé en lui demandant de l’eau. Hachem lui demanda de parler au rocher pour qu’il en sorte de l’eau, mais il le frappa. La Thora témoigne que Moshé et Aharon ne purent entrer en Erets Israël, car ils « n’ont pas cru en Hachem en le sanctifiant – יען לא האמנתם בי להקדישני ».

Le Saba de Novardok précise que le verset enseigne qu’il y avait chez Moshé et Aharon un réel manque de foi. Nous devons comprendre quel fut leur manque de émouna ? De plus, Moshé a d’abord parlé au rocher avant de le frapper !

Le Midrash explique qu’Hachem avait précisé à Moshé Rabénou à quel rocher s’adresser. De plus, les Bné Israël s’étaient plaint que Moshé connaissait ce rocher. Pour prouver qu’il était bien l’envoyé d’Hachem, il devait faire sortir de l’eau d’un autre rocher !

Moshé était donc devant un dilemme :

  1. devait-il prendre en considération les plaintes du peuple et frapper un autre rocher ?
  2. ou bien au contraire devait-il parler uniquement au rocher désigné par Hakadosh Baroukh Hou ?

Les deux solutions avaient un avantage et un inconvénient :

  1. soit sortir de l’eau d’un autre rocher – se détournant ainsi de l’ordre divin – et faire taire leur rébellion et ainsi éviter une profanation du Nom Divin (‘hilloul Hachem)
  2. soit ne pas dévier d’un iota de la parole divine, bien qu’il en découlera un ‘hilloul Hachem

En résumé, Moshé hésita quant à la meilleure manière de sanctifier le Nom Divin (kidoush Hachem): en changeant très légèrement les paroles d’Hachem de manière tout à fait ponctuelle, ou en les suivant sans se poser de question !

Moshé choisit la première solution et parla à un autre rocher, mais puisque ce n’était pas le bon, il ne sortit pas l’eau jusqu’à qu’il le frappe deux fois ! Evidemment, Moshé ne songeait qu’à sanctifier le Nom Divin. Pourquoi fut-il donc punit ?

La réponse tient en l’enseignement de nos Sages cité par Rachi. Il explique que tous les rochers jusqu’à la plus petite pierre se fendirent et sortirent de l’eau en même temps. Ainsi, même si Moshé avait suivi à la lettre l’ordre divin, il n’y aurait pas eu de ‘hilloul Hachem ! Au contraire, il y eut un kidoush Hachem moindre, puisque deux coups furent nécessaires plutôt qu’une parole !

Cependant, il est évident que l’intention de Moshé était pure et dénuée de toute pensée ou intérêt personnel ! Comment pouvait-il prévoir qu’un extraordinaire miracle (de l’eau qui sortait de toutes les pierres) allait se produire ? Pourquoi donc une telle punition ?

Le Saba de Novardok explique que ce fut justement l’accusation contre Moshé : c’est lorsque la logique ne laisse pas de place à une quelconque réussite que commence la émouna ! Puisqu’Hachem lui avait donné un ordre, sa émouna aurait dû l’empêcher de mettre un quelconque autre argument dans la balance !

Nous apprenons donc de cet épisode qu’il ne faut pas faire de compte avec Hachem. Nous devons appliquer Ses commandements même si nous pensons pouvoir Le satisfaire davantage autrement.

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