Béchala’h 5776 – n°178

Le Maharil Diskin

La paracha raconte comment Pharaon libéra les Bné Israël et les renvoya d’Egypte. Après leur départ, il est écrit : « Pharaon dit aux Bné Israël : ils se sont égarés, le désert s’est fermé sur eux ». Une question simple se pose : comment Pharaon a pu s’adresser aux Bné Israël, vu qu’ils s’étaient déjà enfuit d’Egypte ? Rachi répond donc qu’il faut comprendre ainsi le texte : Pharaon dit à propos des Bné Israël.

Par contre, le Targoum Yonathan explique que Pharaon s’adressa à Datan et Aviram, qui étaient les seuls Bné Israël restant en Egypte. En effet, les Sages nous enseignent qu’un cinquième seulement des Bné Israël sortirent d’Egypte, les autres moururent pendant la plaie d’obscurité (d’autres avis sont rapportés : 1/50ème ou 1/500ème). Pourquoi Datan et Aviram ne furent-ils pas tués avec les autres mécréants ?

Le Maharil Diskin explique que ces deux mécréants figuraient parmi les Bné Israël responsables de superviser les travaux d’esclave de leurs frères. Ils s’efforçaient toujours de les protéger, mais la faible quantité de briques fabriquées poussait les Egyptiens à les punir. Ils reçurent donc des coups en punition, à tel point que leurs blessures pullulèrent, comme l’enseigne le Midrach.

Le Rav explique donc qu’ils furent épargnés lors de la 9ème plaie grâce au mérite d’avoir souffert pour protéger leurs frères.

Nous apprenons d’ici l’importance de s’associer à la douleur de nos coreligionnaires, qui a le pouvoir de repousser même l’Ange de la Mort !

Pour illustrer cet enseignement, citons l’histoire que notre maître le Rav Chlomo Zalman Auyeurbakh avait l’habitude de raconter à ses enfants. Le Rav auteur du « Baroukh Taam » venait de trouver une kala pour son fils. Quelques jours plus tard, un pauvre juif tomba gravement malade, ce qui perturba le fiancé qui multiplia les prières et les supplications pour le sauver. Quand la famille de la fiancée arriva chez le ‘hatan, ils le virent dans un état déplorable : fatigué, amaigri, faible, pâle … Après avoir interrogé la famille, la mère de la kala comprit la situation mais s’exclama : « Je ne comprends pas ! Il faut bien sûr prier mais en aucun cas se mettre dans un tel état ! ». Lorsqu’il entendit cela, le Baroukh Taam annula immédiatement le chidoukh, en précisant qu’il ne pourrait en aucun cas s’unir avec une famille qui ne s’attriste pas sur le sort de ses frères !

Qu’Hachem fasse que nous nous renforcions dans cette mida, et que cette unité amène la Délivrance Finale très vite !

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